Votre mort nous appartient d'Antoine Lencou



C’est l’histoire d’un homme...
« Le Bureau des Suicides, s’il vous plaît ? »
... qui voudrait en finir...
« Vous avez rendez-vous ? »
... mais quand la bureaucratie s’en mêle...
« Le suicide est une affaire sérieuse, monsieur. Revenez dans six mois. »
... et qu’il prend en main son destin...
Splash !
... il a une drôle de surprise au réveil...
« Je ne suis pas mort ?
— Disons que vous ne l’êtes plus. » 



Nous rencontrons notre héros Roïn Venkoo dans le premier chapitre. Il se rend au bureau des suicides à l'administration des défunts. On lui dit que l'on ne peut être reçu sans avoir pris rendez-vous au préalable. Leur bureau oppose des réticences que notre héros ne comprends pas, leur répondant : "La Loi permet le suicide". On lui donne un rendez-vous pour dans six mois.
Ensuite vient Olcéana Xinava, sa compagne. C'est une artiste, une créatrice de mode. Elle ne comprends pas son obsession de sortir pour aller au travail. Elle vit son art en permanence sans sortir de chez elle en se servant du réseau.

Roïn est un personnage attachant et atypique dans cet univers où la technologie assiste le moindre geste d'un être humain. Il s'ennuie dans cet univers automatisé et ne comprend en rien sa compagne qui ne vit que virtuellement. Il cherche au départ à se suicider coûte que coûte. Sa vie va s'en trouver changer du jour en lendemain quand il demande un poste au services des défunts. Il va se réveiller et découvrir des avantages à la technologie qu'il ne soupçonnait pas.
Olcéana est inconstante, n'arrivant pas à choisir une voie : trop de changement lors de ses études. Elle ne consacre sa vie qu'à son art. Cela va finir par se retourner contre elle car la société va la juger inutile pour elle. Elle va commettre une erreur de trop en arrivant en retard un concours auquel elle doit participer.

L'intérêt de cette nouvelle nous pousse à nous interroger sur le bien fondé des avancés technologiques en médecine ainsi que le fait de choisir sa mort. Dans cette société, on peut vivre éternellement grâce aux refontes comportementales et corporelles. Même quand on décide de se tuer, on fait repousser synthétiquement des organes afin que vous continuiez à vivre. Il n'y a plus de libre arbitre. "Votre mort nous appartient" fait que c'est la loi et par là le gouvernement qui prend la décision de vous faire mourir. Ce texte serait un bon départ pour lancer un débat sur Pour ou Contre l'euthanasie.

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