À un sanglot de moi, tu reposes de Mathieu Guibé



À un sanglot de moi, tu reposes vous offre des morceaux de vie réels ou fantasmés, où les protagonistes sont en quête d'eux-mêmes, des autres, mais avant tout à la recherche d'un sens. Une signification sur ce que nous avons, ce que nous perdons, ce que nous ressentons ou bien ce que nous offrons.

Une ode triste ou joyeuse à la brièveté d'une existence ce qui a pourtant compté. Pour soi ou pour les autres. Douze histoires aux allures de dernières lettres ; une ultime page noircie de mots destinée à notre monde, à nos compagnons, aux disparus ou à ceux qui restent et que l'on connaît pas encore, comme vous qui lisez ces lignes.


Je suis ravie d'avoir retrouvé l'écriture de Mathieu Guibé. Même si je connaissais déjà la plupart des nouvelles parues dans ce recueil. La couverture est sublime et on peut l'associer à plusieurs nouvelles du recueil suivant notre sensibilité. Ce recueil est composé de douze nouvelles dont cinq inédites.Il est la réedition complètement retravaillé de Germ~iN~es[SENS]ce.


On rentre dans le vif du sujet avec la première nouvelle Dans l'ombre d'un géant. C'est l'histoire touchante d'une amitié qui lie un groupe de rock. Elle montre ce que l'on est prêt à faire par amitié quand l'un d'entre nous est en difficulté. C'est une nouvelle très émouvante qui nous fait espérer en le genre humain.

Ensuite, nous avons un conte La princesse des neiges. Cette nouvelle me rappelle les contes d'Andersen que je lisais enfant. Une princesse voit miraculeusement le jour. En grandissant, elle veut découvrir le monde car elle ne sort jamais du palais où elle demeure. Une nouvelle qui nous ramène vers l'enfant qui sommeille en nous.

L'ennemi dans la glace est une nouvelle à double narration. On y retrouve le point de vue des deux protagonistes, un vampire en quête de lui et une jeune femme seule. Ces deux points de vue nous donnent des indices mais ne nous préparent pas à la fin. Une fin inattendue qui peut faire sourire.

Une nouvelle de science-fiction arrive en quatrième position. Le bug humain nous décrit un monde où le cerveau des humains est contrôlé par une puce informatique. Le genre de nouvelle qui nous fait peur pour notre avenir. J'ai eu du mal à la relire, n'étant pas fan de S-F.

Maintenant, voici la première nouvelle inédite de ce recueil : Les pigeons crèvent sous des ponts. Au départ, on pense qu’elle va traiter de pigeon, puis elle devient ambiguë pour finir sur une note sombre avec le vrai sujet. Une nouvelle qui nous fait prendre conscience que le monde va mal (et qui nous fait culpabiliser de ne pas pouvoir aider).

Le mélodrame du scientifique est la deuxième nouvelle inédite. Elle traite du deuil que vit un scientifique à la suite du décès de sa femme. Cette nouvelle vous touchera au cœur si vous avez déjà vécu ce chemin. 

On arrive à la nouvelle qui m’a le plus émue. La première fois que je l'ai lu, j'en ai pleuré. Arc-en-ciel en braille est une des plus courtes mais terriblement efficace. Les mots que l’auteur emploie pour peindre les couleurs en émotions sont vibrants. Une phrase que j'emprunte à Mathieu Guibé pour en faire part à mes amis les meubles : "Je ne suis pas encore un expert en couleur. Mais l'OR, c'est la couleur de notre amitié".

Une nouvelle que je n'ai appréciée à ma première lecture et dont je ne suis toujours pas fan est : V.M. Location. L'histoire d'un vengeur masqué qui a tout perdu et rate tout ce qu'il entreprend.

Troisième inédite : Pour le gain d'une épitaphe. Une nouvelle qui va vous prendre aux tripes car chargée en émotions. Un homme perd l'amour de sa vie et sombre. Il va retrouver en quelque sorte l'amour au risque de se condamner. Une histoire qui nous redonne de l'espoir.

Sinslayer est la quatrième inédite. Elle nous raconte la fin des vampires pourchassés par l'église, la fin d'un vampire qui a écrit ses mémoires. Cette nouvelle se situe moins dans les sentiments que le reste du recueil, appartenant au fantastique. Je n'ai pas accroché parce que j’aime peu les histoires de vampire.

Lis-moi, en avant-dernière place, m'a aussi beaucoup émue. Une histoire d'amour dramatique digne de Roméo et Juliette, où l'absence de sens s'avère être un obstacle. Mathieu Guibé a sûrement vécu une histoire d'amour tragique pour retranscrire aussi bien de telles émotions.

La dernière nouvelle du recueil, qui est aussi la dernière inédite, s'intitule Un train pour l'éternité. Une vieille femme attend son mari sur le quai d'une gare. Le temps d'un souvenir, elle le verra. Cette nouvelle conclut bien ce recueil fort en émotions.


Mathieu Guibé traduit toujours aussi bien les émotions en mots. Ce recueil est un condensé d'instants de vie. J'ai beaucoup aimé les remerciements fait à Taly, ma libraire, propriétaire de l'Antre-Monde (qui a tout fait pour vendre Germ~iN~es[SENS]ce), ainsi que d'autres libraires passionnés.

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